L’histoire se déroule à la Havane, à Cuba, où Jesús (Héctor Medina) travaille comme coiffeur dans un salon de beauté de la ville. Sa vie monotone change lorsqu’il se voit offrir la chance de performer dans un cabaret. Il commence à aimer son travail, mais il se rend compte qu’il n’a pas la rigueur disciplinaire pour être un artiste professionnel.
Peu de temps après, il découvre que son père, Angel (Jorge Perugorría), flamboyant et charismatique, est un artiste de cabaret légendaire, masqué derrière le personnage drag orné de paillettes appelé Viva. C’est alors que Jesús décide de chercher une connexion avec cet homme qu’il ne connaissait que très peu.
Le film suit le parcours émotionnel de Jesús alors qu’il tente de se connecter avec son père et commence à comprendre sa perspective sur la vie. Le personnage principal, entièrement nuancé, est parfaitement présenté par Medina, qui donne une performance mémorable en tant que jeune homme doux mais capable, qui doit naviguer dans sa place dans un monde où il semble parfois hors de sa portée. Perugorría, quant à lui, est convaincant en tant qu’artiste de cabaret mature, mais également comme un père aimant, mais distant, de son fils homosexuel.
Breathnach et le scénariste Mark O’Halloran donnent vie à une histoire douloureusement réaliste de préjugés, d’identité et de relations qui transcende les frontières culturelles. Ils traitent également avec sensibilité les liens complexes entre père et fils, en particulier dans les contextes familiaux qui ont tendance à être étouffés par les conformités sociales et les stéréotypes de genre.
Le film met également en lumière la riche culture cubaine, qui est plus que des voitures américaines vintage et des cigares. La musique cubaine, l’art et la danse sont présentés authentiquement et avec goût tout au long du film. Les costumes colorés et les décors brillants ajoutent également des touches de couleur et de vitalité.
Le réalisateur Paddy Breathnach porte une attention particulière aux détails visuels, créant une œuvre qui combine la beauté et la cruauté de la vie à Cuba. Le traitement des scènes de travestissement est réalisé avec tact et la mise en scène, impeccable; les images sont captivantes et d’une véritable beauté plastique.
Viva est un film rare qui aborde l’identité de genre et les relations familiales sous l’angle de la cruauté et de la beauté de la vie. Breathnach et O’Halloran sont de vrais talents qui ont donné vie à une histoire touchante avec des personnages forts et déchirants, faisant de Viva un excellent exemple de cinéma indépendant au sens profond du terme. Bien qu’il soit un peu plus d’une heure et demie, le film est parfaitement équilibré et jouit d’une direction incroyable et d’un scénario très solide qui ne laissera sûrement personne indifférent.
Le résultat est un drame bouleversant et émouvant qui offre des performances exceptionnelles dans des rôles principaux inhabituels, offrant une nouvelle vision des thèmes universels qui touchent les êtres humains. Le film a été salué par la critique lors de sa sortie, et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi: Viva est un petit bijou du cinéma indépendant moderne.