Auriol est né dans le sud-ouest de la France dans une famille modeste. Il reçoit une éducation laïque et républicaine et devient enseignant. Dans les années 1920, il est membre du Parti socialiste SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et participe à la création de la SFIO du Tarn.
Il est élu député de la Seine en 1924, et devient rapidement une figure importante au sein de la SFIO. En 1936, il est nommé ministre des Finances du gouvernement de Léon Blum. Il est considéré comme un économiste compétent et joue un rôle clé dans la négociation des accords de Matignon, qui ont accordé aux travailleurs des droits importants et ont marqué le début de la reconnaissance de certains droits sociaux en France.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Auriol rejoignit la résistance et fut arrêté par le régime de Vichy en 1940. Il fut libéré en 1943 mais il joignit toutefois le gouvernement provisoire de De Gaulle qui le nomma ministre des travaux publics et des transports.
En 1947, Auriol devient président de la République française, succédant à Félix Gouin. Il est un président de consensus qui travaille à réunir les différents courants politiques de la Quatrième République. Durant son mandat présidentiel, la France retrouve une certaine stabilité institutionnelle et économique.
En 1953, il rencontre le pape Pie XII dans le cadre d’une visite officielle et instaure un protocole pour l’accueil des chefs d’État à l’Élysée. Il est réélu en 1952 pour un second mandat qui sera écourté en 1954.
En effet, une crise provoquée par l’échec du projet de CED (Communauté Européenne de défense) qui aurait transféré la souveraineté en matière de défense de la France à une autorité supranationale européenne, entraîne la chute du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée nationale. Vincent Auriol, accusé d’avoir appuyé la CED et ainsi de mettre en péril l’indépendance nationale, annonce qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession.
Après sa présidence, Auriol se retire de la vie politique active et se consacre à l’écriture, rédigeant notamment ses mémoires. Il décède en 1966 à Paris.
Vincent Auriol était un homme politique qui a incarné les valeurs de la République française, notamment la laïcité et la défense des droits sociaux. Son long parcours politique, de l’enseignement à la présidence de la République, témoigne de sa fidélité aux idéaux de la gauche républicaine. Sa présidence, marquée par la recherche du consensus, a contribué à stabiliser la République dans l’après-guerre et à consolider les acquis sociaux obtenus dans les années 1930.