Le terme « scrubber » est souvent utilisé pour décrire une technologie de réduction des gaz d’échappement utilisée dans les navires afin de réduire la pollution atmosphérique émise par les moteurs. Cependant, malgré ses avantages potentiels, le scrubber rencontre également certains problèmes qui remettent en question son efficacité à long terme.
Un scrubber est un dispositif qui utilise différents procédés chimiques pour éliminer les polluants présents dans les gaz d’échappement des bateaux. Sa principale fonction est de réduire les émissions de dioxyde de soufre (SO2) en l’absorbant chimiquement avant son rejet dans l’atmosphère. Cette technologie est considérée comme une alternative aux carburants à faible teneur en soufre, car elle permet aux navires de continuer à utiliser des combustibles plus polluants tout en respectant les normes environnementales.
Les avantages du scrubber sont indéniables. Il permet aux opérateurs des navires de réduire les coûts de transition vers des carburants plus propres, tout en limitant les émissions de particules fines, d’oxydes d’azote (NOx) et de composés organiques volatils (COV). De plus, il est compatible avec différentes sources d’énergie utilisées dans l’industrie maritime, quelle que soit la taille du navire. Ainsi, de nombreux acteurs du secteur ont adopté cette technologie dans le but de réduire l’impact environnemental de leurs flottes.
Cependant, malgré ses avantages, le scrubber est confronté à certains défis qui soulèvent des inquiétudes quant à sa viabilité à long terme. Premièrement, l’utilisation de cette technologie nécessite des investissements considérables pour l’installation et la maintenance des dispositifs dans les navires. Les coûts élevés, associés à la complexité de la technologie, peuvent dissuader certains opérateurs de choisir cette option.
En outre, bien que le scrubber puisse réduire les émissions de SO2, il ne contribue pas à une réduction significative des émissions de dioxyde de carbone (CO2), un gaz à effet de serre majeur responsable du réchauffement climatique. Cela soulève des questions quant à la durabilité de cette technologie dans un contexte où la transition vers des carburants plus propres et l’atteinte de la neutralité carbone sont des objectifs mondiaux majeurs.
Un autre problème majeur lié au scrubber est le rejet des effluents liquides générés pendant le processus de lavage. Ces effluents contiennent des substances chimiques potentiellement nocives, telles que des métaux lourds, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et des produits chimiques alcalins. Bien qu’il existe des réglementations internationales strictes en matière de décharge de ces effluents, certaines préoccupations persistent quant à leur impact sur les écosystèmes marins.
De plus, d’un point de vue économique, la popularité croissante du scrubber a entraîné une augmentation de la demande de carburants à faible teneur en soufre (LSFO) pour les navires sans cette technologie. Cela a entraîné une hausse des prix de ces carburants, ce qui pose un défi supplémentaire aux opérateurs qui ont choisi de ne pas installer de scrubber.
En conclusion, bien que le scrubber soit considéré comme une technologie prometteuse pour réduire les émissions de dioxyde de soufre dans l’industrie maritime, il n’est pas sans défauts. Les coûts élevés, les limites environnementales et les préoccupations liées aux effluents liquides sont autant de problèmes qui remettent en question sa durabilité à long terme. Ainsi, il est important de trouver un équilibre entre les avantages environnementaux immédiats et les objectifs à long terme en matière de réduction des émissions de CO2.