Né en 1968, Pedro Castillo a grandi dans un petit village de la région de Cajamarca au Pérou. Il est issu d’une famille paysanne modeste et a commencé à travailler dès son plus jeune âge pour aider sa famille. Malgré des difficultés financières, il a réussi à se former et à devenir professeur en intégrant une université locale. Pendant plus de 20 ans, il a enseigné dans des écoles rurales, ce qui lui a permis de comprendre les besoins et les aspirations des communautés les plus éloignées du Pérou.
En 2017, Pedro Castillo s’est fait connaître en organisant une grève des enseignants qui a duré plus de deux mois. Il a réussi à mobiliser des milliers de personnes pour protester contre les politiques d’austérité du gouvernement péruvien, qui avaient des conséquences néfastes sur les salaires et les conditions de travail des enseignants. Cette grève a été un tournant dans la carrière politique de Pedro Castillo, car elle a montré sa capacité à mobiliser les foules et à défendre les intérêts des travailleurs.
En 2020, Pedro Castillo a annoncé sa candidature à la présidence du Pérou sous la bannière du parti politique Pérou Libre. Il a proposé un programme ambitieux axé sur la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de l’accès à l’éducation et à la santé, et la défense des intérêts des travailleurs. Sa campagne s’est concentrée sur les régions les plus pauvres du Pérou, où il a rencontré des milliers de personnes pour écouter leurs préoccupations et leurs aspirations.
Les élections présidentielles de 2021 au Pérou ont été marquées par une forte polarisation entre Pedro Castillo et sa rivale, Keiko Fujimori, fille de l’ancien président Alberto Fujimori. Pedro Castillo a remporté les élections avec une marge étroite, obtenant 50,13 % des voix, contre 49,87 % pour Keiko Fujimori.
Pedro Castillo est devenu le premier président d’ascendance indigène du Pérou, un pays qui a été marqué par des siècles d’injustice envers les peuples autochtones. Sa victoire a été saluée par de nombreux mouvements sociaux et progressistes en Amérique latine, qui y voient un symbole de la lutte pour la justice sociale et l’égalité.
Cependant, la victoire de Pedro Castillo a également suscité des craintes chez certains secteurs de l’élite économique et politique du Pérou, qui redoutent une politique économique plus interventionniste et moins favorable aux investissements étrangers. Pedro Castillo a promis de nationaliser les industries minières et de renégocier les contrats avec les entreprises étrangères pour obtenir une plus grande part des bénéfices pour le peuple péruvien.
Malgré les défis qui l’attendent, Pedro Castillo est convaincu que sa victoire est un mandat pour mettre fin aux inégalités et à l’exclusion au Pérou. Il a déclaré lors de son discours de victoire : « Nous avons tous le droit de vivre dans un pays où nous avons de l’eau potable, de la nourriture, de l’éducation, des soins de santé. Nous avons tous le droit de vivre dans un pays où nos enfants n’ont pas à marcher des heures pour aller à l’école, où nos parents ont des emplois dignes et où nos communautés ne sont pas dévastées par les industries extractives. »
La victoire de Pedro Castillo est donc un tournant dans l’histoire politique du Pérou. Elle montre que les peuples autochtones et les travailleurs peuvent accéder au pouvoir et que leur voix compte. Reste maintenant à savoir comment Pedro Castillo va mettre en œuvre son programme et répondre aux attentes de la population péruvienne.