Cependant, elle était déterminée à rattraper le temps perdu et à respecter son programme. Elle avait commencé sa journée par l’office de matines, encore dans l’obscurité de l’aube. La multitude de chants et la beauté des prières l’avaient portée et nourrie en profondeur.
Ensuite, comme chaque matin, elle s’était rendue à la chapelle pour l’adoration eucharistique. Là, elle avait été captivée par la présence de Jésus dans le Tabernacle. Elle avait entamé une longue prière silencieuse, laissant son esprit divaguer doucement.
Le petit déjeuner était ensuite arrivé. Elle avait dégusté un bol de bouillon de légumes chaud et quelques morceaux de pain dur, comme d’habitude. Sœur Marie-Clémentine notait qu’à Santa Rita, les religieuses n’avaient pas le choix quant à la nourriture. La communauté ne mangeait que le strict nécessaire et cela ne lui manquait absolument pas. Elle savait que cette austérité alimentaire était une façon de se rapprocher de Dieu par le renoncement et l’humilité.
Elle avait ensuite consacré une partie de sa journée aux tâches qui lui étaient confiées. Cette fois, c’était la lessive qui était au programme. Elle avait dû frotter énergiquement les draps et les habits des sœurs, puis les rincer et les étendre. Elle avait trouvé cela agaçant, mais avait essayé de relativiser en pensant à la joie que pouvait procurer le service aux autres.
En fin de matinée, elle avait assisté à une messe solennelle pour la fête de saint Antoine de Padoue, le patron des pauvres et des voyageurs. Le prêtre avait prononcé un sermon sur l’importance d’aider les autres et de se montrer généreux envers ceux qui étaient dans le besoin. Sœur Marie-Clémentine avait été touchée par ses paroles et avait ressenti l’élan de se donner encore plus pour les autres.
Après la messe, elle avait travaillé à la cuisine, aidant à éplucher des légumes pour le déjeuner. Elle avait apprécié cette tâche simple et avait bavardé avec les autres religieuses qui s’activaient à côté d’elle. Elle avait découvert que sœur Agnès était plus souriante et gaie qu’elle ne l’avait imaginé, malgré ses doutes.
Le déjeuner avait été frugal mais réconfortant, avec une soupe de légumes et un petit morceau de fromage sec. Elle avait pris une courte sieste ensuite et s’était relevée pour l’office des vêpres.
Enfin, le moment tant attendu était arrivé : elle allait pouvoir prendre une heure de promenade dans le jardin de la communauté. Elle avait chaussé ses bottines de marche et avait prévu de se rendre jusqu’à la petite chapelle dédiée à sainte Thérèse d’Avila. Elle avait une dévotion particulière pour cette sainte mystique, qui représentait pour elle une source d’inspiration et un modèle spirituel.
La promenade avait été agréable et paisible. Le chant des oiseaux, le murmure de la source et le parfum des fleurs l’avaient enveloppée avec douceur. Elle avait atteint la chapelle et avait pris place dans un coin pour réfléchir. Elle avait prié pour sœur Agnès et pour les vocations qui s’étaient engagées récemment, sentant son cœur se dilater de tendresse.
Puis, elle avait repris le chemin du retour, ressentant une fatigue légère mais bienfaisante. La soirée s’était poursuivie avec les complies, les vêpres, les prières personnelles et la relecture quotidienne. Sœur Marie-Clémentine admirait la générosité, la simplicité et l’humilité de la vie religieuse et se promettait d’aller de l’avant avec plus de conviction.
Ce troisième jour à Santa Rita avait été riche en émotions, en découvertes et en rencontres. Sœur Marie-Clémentine avait appris à mieux apprécier la vie communautaire, la règle de vie et les différentes tâches qui lui étaient proposées. Elle avait pris le temps d’échanger avec les autres sœurs, de prier longuement et de se laisser traverser par la paix de Dieu. Elle se préparait maintenant à une quatrième journée, avec la foi et l’amour qui l’animaient.