Maud Caillaux, née en 1870 à Nantes, est une personnalité fascinante de l’histoire française du début du XXe siècle. Épouse de Joseph Caillaux, plusieurs fois ministre sous la Troisième République, elle a marqué son temps par son engagement politique, sa passion amoureuse et un meurtre qu’elle a commis en 1914.

Militante féministe et engagée

Dès son plus jeune âge, Maud Caillaux s’intéresse à la politique. Elle participe à des mouvements féministes et milite pour leurs droits. Elle est une des fondatrices de l’Union française pour le suffrage des femmes en 1909 et devient la première femme à entrer au Comité directeur du Parti radical-socialiste en 1910.

Elle prend également position en faveur de la laïcité et défend l’enseignement public. Elle participe à la création de la Ligue pour la défense de la laïcité en 1911, qui s’oppose à l’existence des écoles religieuses.

Son mariage avec Joseph Caillaux

Maud Caillaux épouse Joseph Caillaux en 1899, alors qu’il est déjà un homme politique influent. Ils ont deux enfants ensemble et partagent un amour passionné.

Joseph Caillaux est nommé ministre des Finances en 1911, avec pour mission de redresser l’économie française. Mais sa politique fiscale est controversée et lui vaut des oppositions violentes.

Le meurtre de Gaston Calmette

C’est dans ce contexte que Maud Caillaux se trouve prise dans l’un des scandales politiques les plus célèbres de la Belle Époque. Elle apprend que le directeur du journal Le Figaro, Gaston Calmette, projette de publier des lettres compromettantes échangées entre elle et son mari.

Le 16 mars 1914, Maud Caillaux se rend au siège du journal et tire plusieurs coups de revolver sur Calmette, qui décède quelques heures plus tard. Elle est immédiatement arrêtée et placée en détention préventive.

Son procès s’ouvre le 20 juillet 1914. Pendant neuf jours, elle se défend avec brio et explique qu’elle a agi par amour et par désespoir. Son acte suscite l’indignation autant que l’admiration.

Le verdict tombe le 28 juillet 1914, le jour même où l’Allemagne déclare la guerre à la France : Maud Caillaux est acquittée, mais la guerre rend bientôt caduque cette décision.

Après la guerre

Après la Première Guerre mondiale, Maud Caillaux se retire de la vie publique et se consacre à l’éducation de ses enfants, qui ont tous deux combattu pendant le conflit.

Elle décède en 1951, à l’âge de 81 ans. Son nom reste attaché à l’histoire de France et à l’un des faits divers les plus célèbres de son temps.

Conclusion

Maud Caillaux est une personnalité complexe, qui a mêlé engagement politique, passion amoureuse et acte criminel. Elle a marqué son époque par sa vision féministe avant-gardiste et son histoire d’amour passionnée avec un homme politique influent. Son acte de violence reste controversé, mais a fait d’elle une icône pour certains et une criminelle pour d’autres.

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