L’hypothèse des critiques s’oppose au réalisme, qui soutient que les énoncés peuvent être vrais ou faux indépendamment de la perception ou de l’interprétation humaine. Selon les critiques, la signification d’un énoncé est déterminée par les conventions linguistiques et les croyances partagées par les membres d’une communauté linguistique spécifique. Par conséquent, la vérité d’une déclaration dépend de la manière dont elle est interprétée par cette communauté particulière.
Une des principales raisons citées par les critiques pour soutenir leur hypothèse est la diversité des langues et des cultures à travers le monde. Ils font valoir que si la signification des mots était fixe et universelle, chaque langue aurait un équivalent exact pour chaque concept, ce qui est clairement faux. Par exemple, il n’y a pas de mot équivalent en français pour « Schadenfreude », qui est un mot allemand désignant le plaisir ressenti lorsque l’on observe le malheur des autres.
Un autre argument avancé par les critiques est que la signification d’un mot peut varier dans le temps. Par exemple, le mot « gay » avait initialement une connotation joyeuse, puis a été utilisé pour décrire l’homosexualité et, plus récemment, a été utilisé par certains comme une insulte. Cette variation de sens montre que la signification des mots est déterminée par les conventions et les conceptions culturelles.
En outre, l’hypothèse des critiques soutient que la proposition « le chat est sur le tapis » n’est vraie que si elle est interprétée dans un cadre linguistique et culturel spécifique. Par exemple, dans certaines langues ou communautés, il se peut que les gens n’aient pas de concept de « tapis » ou de « chat ». Par conséquent, cette déclaration ne peut être évaluée qu’en fonction des conventions et des croyances de la communauté à laquelle elle est adressée.
Cependant, l’hypothèse des critiques a été largement contestée par les réalistes. Ils soutiennent que la signification des énoncés n’est pas arbitraire et peut être évaluée objectivement. Par exemple, ils font valoir que les déclarations scientifiques peuvent être testées et vérifiées, ce qui indique qu’elles peuvent être vraies ou fausses indépendamment des conventions linguistiques ou culturelles.
De plus, les réalistes soulignent que certaines notions fondamentales, telles que les lois de la nature, semblent être universelles et ne peuvent pas être strictement déterminées par les conventions linguistiques. Par exemple, la loi de la gravité existe indépendamment des différentes langues ou interprétations humaines.
En conclusion, l’hypothèse des critiques remet en question le lien entre le langage et la réalité en soutenant que les énoncés ne peuvent pas être vrais ou faux en eux-mêmes, mais seulement en fonction des conventions linguistiques et des interprétations culturelles. Cette théorie a été débattue dans les cercles philosophiques et a été contestée par les réalistes. Bien que cette hypothèse soulève des questions importantes sur la relativité de la signification des mots, elle ne semble pas donner de réponse définitive sur la nature de la vérité et de la réalité.