La première raison qui explique la colère d’Achille est l’offense personnelle qu’il ressent. En effet, Agamemnon, le roi des Achéens, lui enlève Briséis, sa captive favorite, en guise de compensation après que Chryséis, la fille d’un prêtre troyen, ait été reprise par son père. Cette offense est perçue par Achille comme un affront direct, une atteinte à son honneur et à sa réputation. Il estime que son statut de meilleur guerrier grec lui donne droit à des récompenses et à une certaine considération. Ainsi, cette atteinte à sa valeur personnelle et à ses privilèges est une des principales raisons de sa colère.
Deuxièmement, Achille est également motivé par le désir de vengeance. Il veut punir Agamemnon pour son affront en lui faisant subir une défaite cuisante. Il refuse de participer aux combats et demande à sa mère, la déesse Thétis, d’intervenir auprès des dieux pour qu’ils se rangent de son côté et affaiblissent les troupes achéennes. Achille est donc animé par une volonté de rétablir la justice et de faire triompher son honneur bafoué.
La troisième raison de la colère d’Achille est la conscience de sa propre mortalité. Achille est conscient de sa destinée tragique et sait qu’il mourra jeune, glorifié mais oublié. La guerre de Troie est pour lui l’opportunité de laisser un héritage indélébile, mais sa colère l’empêche de saisir pleinement cette opportunité. Il est aux prises avec un conflit interne : d’un côté, il veut laisser son nom dans l’Histoire ; de l’autre, sa colère l’entraîne vers la destruction et le retrait. Il est donc tiraillé entre l’ambition d’être un héros mémorable et la tentation de renoncer à sa gloire.
Enfin, la dernière raison de la colère d’Achille est son amitié avec Patrocle. Ce dernier, son compagnon d’armes le plus proche, est tué par Hector, prince troyen. La mort de Patrocle est l’élément déclencheur qui pousse Achille à sortir de sa retraite et à rejoindre à nouveau les combats. Il est animé par une soif de vengeance sans limite, déterminé à venger son ami jusqu’au dernier souffle. La mort de Patrocle constitue donc un élément catalyseur qui transforme la colère d’Achille en une véritable furie destructrice.
En conclusion, la colère d’Achille est motivée par plusieurs facteurs. D’abord, l’offense personnelle qu’il ressent suite à l’enlèvement de Briséis. Ensuite, le désir de vengeance envers Agamemnon, qui l’a humilié publiquement. Ensuite, la conscience de sa propre mortalité et l’ambivalence entre l’envie de laisser son nom dans l’Histoire et la tentation de renoncer à sa gloire. Enfin, la mort de son ami Patrocle, qui déclenche une soif de vengeance dévastatrice. Toutes ces raisons contribuent à la colère d’Achille, personnage emblématique de l’Iliade, et en font un héros tragique, tourmenté par ses émotions et ses contradictions.