Le Syndrome E

Depuis quelques années, un nouveau terme fait la une des journaux et des discussions autour de la culture du thrillers : le Syndrome E. Ce syndrome décrit une fascination morbide pour la violence, qui se traduit par une envie de la reproduire, de la filmer, de la partager. Si le syndrome est encore une découverte récente, c’est un phénomène qui a toujours existé. Dans cet article nous allons faire découvrir ce syndrome en profondeur.

Le Syndrome E est également le titre d’un roman français éponyme, publié en 2010 et écrit par Franck Thilliez. Ce livre est rapidement devenu un best-seller et a même été adapté au cinéma. L’histoire est celle d’un policier qui enquête sur une série de meurtres étranges. Les victimes ont toutes été filmées pendant leur mort, et ces vidéos postées sur internet. Au cours de l’enquête, le policier découvre l’existence d’un syndrome E, une pathologie qui conduit les personnes atteintes à filmer et partager sans retenue leur propre violence.

Mais en réalité, le syndrome a une base scientifique. En 1997, une étude menée par Simon Crowch et David Lester a montré qu’environ 50 % des adolescents interrogés avaient déjà fait l’expérience de voir une personne se faire frapper ou tuer, que ce soit dans la vraie vie ou dans des œuvres de fiction. Ces expériences sont souvent suivies d’une réaction physique, parfois même similaire à celle ressentie par l’agresseur. Cela suggère que la violence peut être un spectacle plaisant pour certaines personnes.

De nos jours, avec l’avènement d’Internet, il est devenu plus facile de filmer et de diffuser les scènes de violence. De plus en plus de personnes sont intéressées par le fait de voir ces vidéos, certains vont même jusqu’à les chercher. C’est ainsi que le syndrome E est devenu présent dans la société.

Mais cette fascination pour la violence ne reflète-t-elle pas avant tout les failles de notre société ? Le syndrome E peut être considéré comme le symptôme d’un malaise sociétal plus profond, où la violence est omniprésente, dans les films, les jeux vidéo et même dans la politique.

Dans un monde où la violence est banalisée, comment éviter que le Syndrome E ne se propage davantage ? Une solution pourrait être l’encouragement à la culture du débat, de la réflexion et de la critique, pour inciter les individus à être acteurs de leur propre vie et à développer leur esprit critique. De même, il est important de rester vigilant quant aux contenus que l’on propose à nos enfants, afin de prévenir une désensibilisation à la violence.

En fin de compte, le Syndrome E est un phénomène inquiétant qui mérite une attention particulière. Si cela peut sembler difficile, il est nécessaire de créer une société où la violence n’est plus idéalisée. Il est important de donner à chacun la capacité de réfléchir sur ses propres pulsions et d’agir en tant qu’être responsable. Seulement ainsi pourrons-nous lutter contre la propagation du Syndrome E, et garantir une société où la violence ne sera plus acceptée comme un spectacle.