Selon la Convention de Dublin, le premier pays de l’UE dans lequel une personne demande l’asile est celui qui doit examiner sa demande. Cela signifie que les personnes en quête de protection doivent souvent rester dans ce pays pendant la procédure d’asile, même si elles souhaitent rejoindre un membre de leur famille ou chercher de meilleures opportunités dans un autre pays de l’UE. Cela peut entraîner une surcharge des pays situés aux frontières extérieures de l’UE, tels que la Grèce et l’Italie, qui sont souvent les premières destinations des demandeurs d’asile.
En plus de la charge imposée aux pays situés aux frontières extérieures de l’UE, la Convention de Dublin peut également entraîner une surpopulation et des conditions de vie inhumaines dans les camps de réfugiés. Dans certains pays, les demandeurs d’asile sont détenus dans des camps à proximité des frontières, dans des conditions souvent déplorables et sans accès adéquat aux soins médicaux et à l’éducation. Cette situation est particulièrement préoccupante pour les enfants, qui sont souvent privés d’éducation et de soins de santé adéquats pendant de longues périodes.
De plus, la Convention de Dublin est souvent considérée comme une source de déséquilibre et d’injustice entre les États membres de l’UE. Les pays situés aux frontières extérieures de l’UE, qui reçoivent le plus grand nombre de demandes d’asile, sont souvent laissés seuls pour faire face à la charge financière et logistique que cela implique. Pendant ce temps, les pays situés au centre de l’UE bénéficient d’un afflux réduit de demandeurs d’asile et sont ainsi moins touchés par les conséquences de la crise migratoire actuelle.
En réponse à ces critiques, des voix se sont élevées en faveur d’une révision de la Convention de Dublin. Certains suggèrent que la responsabilité de l’examen des demandes d’asile devrait être répartie de manière plus équitable entre tous les États membres de l’UE, en fonction de leur capacité d’accueil et de leurs ressources. Cela permettrait de soulager les pays situés aux frontières extérieures de l’UE et de promouvoir une solidarité accrue entre les États membres.
Enfin, il convient de noter que la Convention de Dublin a également été critiquée pour sa capacité à dissuader les demandeurs d’asile de faire une demande d’asile. Les personnes qui ont déjà été enregistrées dans un autre pays de l’UE peuvent être renvoyées vers ce pays en vertu de la procédure de Dublin, ce qui peut les dissuader de demander une protection dans un autre pays. Cela affecte particulièrement les demandeurs d’asile qui ont des membres de leur famille vivant dans d’autres pays de l’UE ou qui cherchent des opportunités économiques meilleures ailleurs.
En conclusion, bien que la Convention de Dublin ait été créée dans le but de faciliter la gestion des demandes d’asile, elle est largement critiquée pour ses conséquences négatives sur les demandeurs d’asile et les États membres de l’UE. Les conditions de vie inhumaines, le déséquilibre entre les États membres et la capacité de dissuasion de la Convention sont autant de raisons qui remettent en question sa pertinence et qui appellent à une révision de cet accord international.