Doillon commence sa carrière dans le cinéma en tant qu’acteur, au début des années 1970. Mais c’est en tant que réalisateur qu’il se fait remarquer avec son premier film, « L’An 01 » en 1973, une fable utopique qui imagine la société française après une année de grève générale. Le film est un succès d’estime, mais c’est avec son deuxième long-métrage, « La Drôlesse » (1979), que Doillon rencontre le succès auprès du public et de la critique. Le film raconte l’histoire d’une adolescente rebelle qui se découvre attirée par un ouvrier agricole plus âgé qu’elle. Le naturalisme du film, mêlé à une grande sensibilité, séduit les spectateurs.
Depuis lors, Jacques Doillon a réalisé de nombreux films, souvent tournés vers l’intime, l’épure et la sobriété. Dans « Le Petit Criminel » (1990), il met en scène un adolescent en errance, confronté à la violence des autres et à la difficulté de trouver sa place dans la société. « Ponette » (1996), raconte l’histoire d’une fillette de quatre ans qui doit apprendre à faire face à la mort de sa mère. Le film est un tour de force, porté par la performance exceptionnelle de sa jeune actrice, Victoire Thivisol, qui remportera le prix d’interprétation féminine au Festival de Venise.
Jacques Doillon a également été un découvreur de talents, révélant de jeunes comédiens et comédiennes. C’est notamment le cas de Sandrine Bonnaire dans « La Drôlesse », mais aussi de Charlotte Gainsbourg, qui tournera trois fois avec lui, dont dans « La Fille prodigue » (1981) et « La Tentation d’Isabelle » (1985), où elle incarne une adolescente en pleine rébellion contre ses parents. Doillon a également travaillé avec des acteurs confirmés, tels que Pascal Greggory, Emmanuelle Devos ou encore Vincent Lindon.
Avec le temps, le cinéma de Doillon s’est affirmé comme un cinéma de la contemplation, où les gestes et les silences ont autant d’importance que les dialogues. Le réalisateur a ainsi cultiver un certain minimalisme, donnant la part belle aux mouvements de caméras et aux plans-séquences. Sa mise en scène est épurée, mais toujours intense, offrant une grande proximité avec les personnages et une grande justesse dans l’observation des sentiments humains.
Aujourd’hui, Jacques Doillon est un cinéaste reconnu du cinéma français, ayant été récompensé à de multiples reprises. Son travail a été récompensé par plusieurs prix prestigieux, dont un César du Meilleur réalisateur en 1985 pour « La Pirate ». Il a également été honoré par des festivals internationaux, ayant notamment remporté le Grand Prix du Jury à Cannes en 1990 pour « La Vengeance d’une femme ».
Le cinéma de Jacques Doillon est donc un cinéma singulier, sensible et délicat, où l’intime et l’humain sont au cœur de chaque histoire. Le réalisateur est aujourd’hui un incontournable du cinéma français, avec une filmographie prolifique et une sensibilité qui lui est propre. Si vous ne connaissez pas encore son travail, n’hésitez pas à vous plonger dans ses films, qui offrent des moments de cinéma rares et précieux.