Ernesto De Martino était un philosophe italien de renom, considéré comme l’un des penseurs les plus influents du XXe siècle. Son travail a couvert un large éventail de sujets, allant de la philosophie de l’histoire à l’anthropologie culturelle, en passant par la psychanalyse et la religion. Sa pensée a été façonnée par ses expériences personnelles, son engagement politique et sa recherche incessante de compréhension de l’humain dans toutes ses dimensions.

Né le 1er décembre 1908 à Naples, De Martino a grandi dans un milieu intellectuel et artistique. Passionné par la philosophie dès son plus jeune âge, il a suivi des études à l’Université de Naples où il s’est imposé comme l’un des étudiants les plus brillants de sa génération. Son engagement politique s’est manifesté à travers son adhésion au Parti communiste italien, qu’il a quitté peu de temps après pour se consacrer pleinement à sa recherche philosophique.

Sa thèse de doctorat, soutenue en 1932, portait sur la philosophie de l’histoire et a jeté les bases de ses réflexions futures. De Martino s’est intéressé à la notion de temps, à la manière dont l’histoire s’écrit et aux facteurs sociaux, culturels et politiques qui la façonnent. Il a notamment étudié les mouvements sociaux et les transformations culturelles à travers lesquels les individus s’organisent et se représentent.

Après plusieurs années d’enseignement et de recherche, De Martino s’est tourné vers l’anthropologie culturelle et la psychanalyse. Son intérêt pour l’anthropologie était motivé par sa volonté de comprendre les différentes formes de vie des sociétés humaines, ainsi que les représentations collectives qui les sous-tendent. Dans son ouvrage majeur, « Le monde magique : études sur la fascination et le sacré », il explore les rituels et les croyances des sociétés traditionnelles, mettant en évidence l’importance de ces pratiques dans la construction de l’identité individuelle et collective.

La psychanalyse a également joué un rôle central dans la pensée de De Martino. Il a été profondément influencé par les travaux de Sigmund Freud et a cherché à appliquer les concepts et les méthodes de la psychanalyse à ses propres études. Il a ainsi développé une approche psychanalytique de la religion, cherchant à comprendre le rôle qu’elle joue dans la vie des individus et des communautés.

L’une des contributions les plus marquantes de De Martino a été sa réflexion sur le concept de crise. Pour lui, la crise était une expérience fondamentale de l’existence humaine, un moment de rupture et de transformation qui nous confronte à nos limites et nous oblige à repenser nos modes de vie. Dans son ouvrage « La fin du monde : contribution à l’analyse des apocalypses culturelles », il étudie les différentes formes que prend la crise dans les sociétés occidentales contemporaines, de la crise économique à la crise du sens.

Ernesto De Martino a également été un critique acerbe de la société de consommation et du capitalisme. Il a dénoncé les effets dévastateurs de la marchandisation de la vie et a appelé à une transformation profonde de nos modes de pensée et de nos pratiques sociales. Sa pensée, fortement ancrée dans la réalité sociale et politique de son époque, reste d’une grande pertinence aujourd’hui.

Ernesto De Martino est décédé le 9 mai 1965, à l’âge de 56 ans, laissant derrière lui un héritage intellectuel considérable. Sa pensée continue d’influencer de nombreux chercheurs, philosophes et anthropologues à travers le monde. Son engagement passionné pour la compréhension de l’humain et son souci constant de justice sociale en font l’une des figures les plus marquantes de la pensée italienne du XXe siècle.

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