La tension ethnique en Bosnie-Herzégovine était un élément central du conflit. Le pays était composé de trois groupes ethniques principaux : les Bosniaques (musulmans), les Serbes (orthodoxes) et les Croates (catholiques). Avant la guerre, ces groupes coexistaient en tant que citoyens yougoslaves, mais des tensions ethniques latentes étaient présentes depuis longtemps.
Le nationalisme et les ambitions politiques ont alimenté ces tensions ethniques. Les dirigeants politiques de chaque groupe ont exploité ces divisions pour gagner en pouvoir et établir leur propre influence. Les nationalistes serbes et croates, soutenus respectivement par la Serbie et la Croatie, ont cherché à protéger les intérêts de leur population et à redessiner la carte politique de la région.
Le début de la guerre en Bosnie peut être attribué à plusieurs événements clés. Le premier d’entre eux a été le référendum sur l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine en février 1992. Les Serbes bosniaques, craignant d’être marginalisés dans un État majoritairement bosniaque, ont boycotté le vote et se sont opposés à la création d’un État indépendant.
En réponse au référendum, les unités paramilitaires serbes ont commencé à prendre le contrôle de vastes zones de la Bosnie. Ces groupes, soutenus par l’armée yougoslave, ont mené une campagne de nettoyage ethnique pour éliminer les populations non-serbes des régions conquises. Des milliers de civils bosniaques et croates ont été tués, déplacés ou emprisonnés dans des camps de concentration.
La situation s’est encore aggravée en mai 1992, lorsque la Bosnie-Herzégovine a été reconnue en tant qu’État indépendant par la communauté internationale. La reconnaissance de cette indépendance a conduit à une escalade de la violence, avec des affrontements armés entre les différentes factions ethniques.
Le siège de Sarajevo, qui a duré près de quatre ans, a été l’un des événements les plus marquants de la guerre en Bosnie. La capitale était assiégée par les forces serbes, et les habitants étaient soumis à des bombardements quotidiens, des snipers et des privations de nourriture et d’eau. Des milliers de civils ont perdu la vie dans des attaques indiscriminées.
En parallèle, des camps de concentration ont été établis par les forces serbes, où des prisonniers non-serbes étaient soumis à la torture, aux viols et à des exécutions sommaires. Ces camps étaient un symbole de l’horreur de la guerre en Bosnie et des violations systématiques des droits de l’homme.
La guerre en Bosnie a finalement pris fin en décembre 1995 avec la signature des accords de paix de Dayton. Ces accords, négociés sous l’égide des États-Unis, ont divisé la Bosnie-Herzégovine en deux entités distinctes : la Republika Srpska, majoritairement serbe, et la Fédération de Bosnie-Herzégovine, constituée de Bosniaques et de Croates.
La guerre en Bosnie a causé la mort de plus de 100 000 personnes et a laissé des blessures profondes dans la société bosnienne. Les divisions ethniques persistent encore aujourd’hui, et la Bosnie-Herzégovine continue de faire face à des défis politiques, économiques et sociaux.
En conclusion, la guerre en Bosnie a commencé en raison de tensions ethniques profondes et de l’exploitation politique de ces divisions. Les massacres, les nettoyages ethniques et les camps de concentration ont marqué un conflit brutal et sanglant. Bien que la guerre ait pris fin il y a plus de vingt ans, la Bosnie-Herzégovine continue de guérir de ses blessures et de travailler à la réconciliation et à la reconstruction.