Le point de rupture, aussi appelé point mort en comptabilité, correspond au moment où une entreprise ne réalise ni perte ni gain. Autrement dit, le chiffre d’affaires est égal à l’ensemble des charges et des frais fixes. Ce seuil de rentabilité est un indicateur clé pour évaluer la viabilité de l’entreprise, sa capacité à rembourser ses dettes et même pour prendre des décisions d’investissement.
Pour calculer le point de rupture, il est nécessaire de prendre en compte différents éléments :
– Les charges fixes : ce sont des coûts engendrés par l’activité de l’entreprise, indépendamment du volume de production ou du chiffre d’affaires réalisé (loyers, salaires, coûts d’entretien des locaux). Pour connaître le montant de ces charges fixes, il faut effectuer un relevé précis des dépenses de l’entreprise.
– Les charges variables : elles sont liées à la production ou aux ventes de la société (matières premières, énergie, frais de distribution). Ces frais varient en fonction du volume de la production ou des ventes. Il est donc nécessaire d’estimer une quantité vendue ou une quantité de production pour calculer ces charges variables.
– Le prix de vente unitaire : ce chiffre correspond au montant de vente pour chaque unité produite ou vendue.
– La marge unitaire : il s’agit de la différence entre le prix de vente unitaire et le coût variable unitaire.
Une fois que toutes ces données sont en possession, le calcul du point de rupture peut commencer. Il suffit de diviser les charges fixes par la marge unitaire pour obtenir le volume à atteindre pour que l’entreprise commence à faire des bénéfices. Autrement dit :
Volume à atteindre = Charges fixes / Marge unitaire
Par exemple, si une entreprise a des charges fixes de 10 000 € par mois, un prix de vente unitaire de 100 € et un coût variable unitaire de 75 €, la marge unitaire est de 25 € (100 € – 75 €). Dans ce cas, le point de rupture s’élève à 400 unités vendues par mois (10 000 € / 25 €).
Le point de rupture peut également être calculé en pourcentage du chiffre d’affaires. Il suffit alors de diviser les charges fixes par le pourcentage de la marge bénéficiaire sur le chiffre d’affaires. Par exemple, si l’entreprise a un chiffre d’affaires de 50 000 €, 60% de marge bénéficiaire sur le chiffre d’affaires et des charges fixes de 10 000 €, le point de rupture correspondra à 16 667 € (10 000 € / 60%).
Il convient toutefois de noter que pour être fiables, ces calculs nécessitent des estimations précises, surtout en ce qui concerne les charges variables et la quantité vendue. Il est donc judicieux d’effectuer des simulations pour obtenir une estimation plus réaliste du point de rupture. Les simulations peuvent également aider les entreprises à anticiper les évolutions du marché et à prendre des décisions en conséquence.
En conclusion, le point de rupture est un indicateur clé pour évaluer la santé financière d’une entreprise et pour planifier sa croissance. Il est important de prendre en compte tous les éléments nécessaires à son calcul pour obtenir une estimation précise. Les simulations peuvent être très utiles pour anticiper les évolutions du marché et pour ajuster les stratégies de l’entreprise en conséquence.