Dans son premier livre, Les diplomates (2011), Morizot s’intéresse aux relations entre humains et loups. Il y étudie les comportements diplomatiques de ces deux espèces, et montre que les savoirs et les cultures des éleveurs peuvent être mobilisés pour réduire les tensions entre les deux groupes. Morizot démontre que les conflits avec les loups ne sont pas inévitables : ils dépendent non seulement de la situation géographique et culturelle, mais aussi de la capacité des humains à comprendre et à coopérer avec ces animaux.
Ensuite, dans Sur la piste animale (2018), Morizot explore la pratique millénaire de la chasse. Il défend l’idée que la chasse, lorsqu’elle est pratiquée de manière éthique et respectueuse de la vie animale, peut être un vecteur de connaissance de la nature et des autres espèces vivantes. Il invite les chasseurs à s’inscrire dans une démarche de protection de la biodiversité, en prenant en compte les besoins et les comportements des animaux qu’ils chassent.
Enfin, dans Les entangled lives (2020), Morizot s’intéresse aux liens de dépendance et d’interdépendance qui unissent les humains et les autres êtres vivants. Il montre que nous sommes tous entrelacés dans une toile de relations écologiques complexes, et que cette Toile de Vie, comme il l’appelle, ne peut être compréhensible qu’à travers une démarche interdisciplinaire et une attention particulière aux savoirs des communautés locales. Morizot invite ainsi à sortir des schémas de pensée dualistes qui opposent nature et culture, humains et animaux, pour rendre compte de la diversité et de la complexité des mondes vivants.
Le travail de Morizot est profondément ancré dans les enjeux écologiques de notre temps. En cherchant à établir des ponts entre les savoirs scientifiques, les cultures locales et les pratiques concrètes d’interaction avec les autres espèces, il invite à une réflexion sur notre place dans le monde vivant. Il s’agit de reconnaître notre dépendance aux autres êtres vivants, mais aussi notre capacité à contribuer à leur protection et à leur conservation.
En somme, l’œuvre de Baptiste Morizot est une invitation à penser autrement notre relation à la nature et aux autres espèces vivantes. En explorant les pratiques de chasse, les tensions entre humains et loups, ou encore les liens de dépendance entre les êtres vivants, il invite à sortir des oppositions stériles pour mieux comprendre les enjeux écologiques de notre temps. Sa philosophie de la nature propose une voie originale et stimulante pour établir des ponts entre les différentes disciplines et pour penser notre place dans le monde vivant.