Antonio Labriola, philosophe italien du 19e siècle, était connu pour sa pensée socialiste et sa critique du capitalisme. Mais ce qui est moins connu, c’est que Labriola a vécu avec sa mère pendant une grande partie de sa vie adulte. Cette relation étroite avec sa mère a profondément influencé ses idées et sa vision du monde.
Né en 1843 à Cassino, au sud de Rome, Labriola est le troisième d’une fratrie de six enfants. Très tôt, il montre un intérêt pour la littérature et la philosophie, ce qui le pousse à poursuivre des études supérieures à l’Université de Naples. C’est là qu’il entre en contact avec les idées socialistes et se lie d’amitié avec des intellectuels engagés politiquement.
Après avoir obtenu son diplôme en philosophie, Labriola quitte Naples pour Rome, où il enseigne à l’Université pendant quelques années. Pendant ce temps, il développe sa pensée socialiste, influencée notamment par Karl Marx et Friedrich Engels. Mais c’est aussi à cette époque que la santé de sa mère se détériore, et Labriola décide de retourner chez lui pour prendre soin d’elle.
Labriola revient à Cassino et emménage avec sa mère dans la maison familiale. Il abandonne son poste à l’Université et se concentre sur l’écriture et la philosophie. Cette décision n’est pas bien vue par certains de ses pairs, qui le jugent peu ambitieux et peu désireux de faire sa place dans le monde académique.
Pourtant, vivre avec sa mère offre à Labriola un environnement propice à ses réflexions et à ses études. Sa mère, malgré sa maladie, est une source inépuisable de connaissances et d’inspiration. Elle lui raconte des histoires de la vie quotidienne, des anecdotes de famille et partage avec lui ses souvenirs d’une époque révolue.
Dans les années qui suivent, Labriola publie plusieurs ouvrages qui font de lui une figure importante du socialisme en Italie. Son livre « Essais sur le matérialisme historique » est l’un des plus influents de sa carrière. Il y développe une vision critique du capitalisme et de la société bourgeoise qui soulève des questions fondamentales sur la nature de l’homme et les moyens de sa libération.
Pendant ce temps, sa mère reste à ses côtés, l’encourageant dans ses recherches et partageant son point de vue sur les injustices sociales et économiques. Elle lui rappelle constamment l’importance de la solidarité et de l’empathie dans la lutte pour une société plus juste.
Malheureusement, la mère de Labriola décède en 1894, à l’âge de 88 ans. Ce décès marque un tournant dans la vie de Labriola, qui se sent désormais seul et isolé. La maison familiale devient un endroit vide et silencieux, dépourvu de l’amour et de l’inspiration qui ont nourri sa pensée pendant des années.
Labriola continue néanmoins son travail et poursuit ses réflexions sur la philosophie, la politique et l’économie. Il reste un penseur influent jusqu’à sa mort en 1904. Son héritage intellectuel et sa contribution à la pensée socialiste en Italie et en Europe sont reconnus aujourd’hui encore.
La relation étroite entre Antonio Labriola et sa mère est un aspect souvent méconnu de sa biographie. Pourtant, cette proximité a façonné son parcours intellectuel et a nourri ses réflexions tout au long de sa vie. La mère de Labriola, au-delà de sa maladie et de sa vieillesse, est devenue une source d’inspiration et de soutien pour un philosophe qui a cherché à comprendre et à transformer le monde qui l’entourait.